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Ne pas confondre vitesse et précipitation...

lundi 21 février 2011 à 00h00 - 2 commentaires - 3119 lectures

Quand un nouveau tour arrive dans nos jolies mains, souvent l'impatience de le montrer est tellement forte que l'on oublie l'essentiel.

Avant d'être présenté, il doit être maîtrisé.

Et quand je dis maîtrisé, j'entends par là, pas maîtrisé simplement au niveau de la technique.

Il doit être contrôlé sous toutes ses coutures : techniques, boniment, gestuelle, rythme, mise en scène etc...

Je sais, je sais, vous venez d'apprendre le dernier tour automatique à la mode, ou une routine complexe qui déchire tout.

Vous n'avez qu'une hâte : le faire à quelqu'un pour voir son visage bluffé par votre talent incroyable.

Et pourtant, quand vous le présentez, cet effet killer n'a qu'un impact moyen sur vos spectateurs.

Ils m'auraient menti dans le DVD ? Dans le teaser, les spectateurs hurlent au génie et sautent en l'air tellement ils sont éberlués !

Aurai-je loupé quelque chose ? 

Oui, l'essentiel. Vous n'étiez pas tout entier à ce que vous faisiez.

Et l'atmosphère "magique" n'est pas arrivée.

Explication :

L'effet est bon et nous allons dire que vous maîtrisez la technique.

Alors pourquoi n'avez vous qu'un impact faible, ou pourquoi tout d'un coup, avez vous eu l'impression que ça n'allait pas, me demanderez vous de votre voix suave ?

Tout simplement parce que vous avez obligé votre cerveau à gérer différentes tâches en même temps et donc vous avez dilué votre concentration, impossible de focaliser votre attention correctement.

Comme votre texte n'est pas au point, ou la mise en scène, ou le rythme ou même votre gestuelle autour de la technique; alors que vous avancez dans votre routine, votre cerveau, lui, est en train d'anticiper sur ce que vous allez devoir faire ensuite, il s'adapte et invente pour essayer de garder une cohérence et donc : il ne peut pas être dans le moment présent.

Systématiquement tout votre corps se ferme, votre rythme se désynchronise, et comme vous même ne savez pas tout à fait où vous voulez en venir, vous perdez le fil et vos spectateurs avec.

Même si l'impact de la routine est énorme, les gens perçoivent inconsciemment ce décalage et perdent ainsi de l'impact.

Et vous vous avez l'impression d'avoir couru un marathon derrière votre routine, les techniques que vous maîtrisiez, votre Emsley ou votre comptage intervisuel, finalement ont rippé car elle n'arrivait pas dans un moment logique, suffisant pour être détendu et le couvrir.

Donc ne confondez pas vitesse et précipitation.

Prenez le temps de maîtriser la technique.

Puis le texte qui va autour, de le caler sur la routine, de maîtriser chaque mot pour ne pas avoir à le chercher dans votre tête.

Une fois que c'est fait, étudiez votre gestuelle et vos positions.

Et enfin quand vous serez prêts dans votre tête et dans votre corps, allez y, mettez les à genoux ces spectateurs ! (même si c'est juste tonton et tata au repas du dimanche).

Car vous ne pourrez leur faire votre effet qu'une fois, alors autant faire bonne impression du premier coup, non ?

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Réactions

Apprendre par coeur pour éviter de diviser son attention : c'est tout l'intérêt de répéter, répéter, répéter et de ne pas forcément savoir faire 100 tours...

il y a 13 ans

Aah les premiers plantages!! Le trou de mémoire, la passe qui foire, le boniment improvisé complètement bidon... Il en faut plus d'un pour commencer à comprendre tout ce que tu as résumé ici. Merci pour ces précieux conseils qui permettent de conserver sa motivation et de progresser. J'ai failli laisser tomber la magie plusieurs fois après ces mésaventures.

Maintenant, je mets des mois avant d'être prêt à présenter un nouveau tour, mais quand ça sort, c'est du bonheur! A l'inverse, il ne faut pas confondre lenteur et abandon ;)

il y a 13 ans

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