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Quel est le plus vieux tour du monde?

lundi 13 décembre 2010 à 23h55 - 1 commentaire - 4488 lectures

La magie, un art millénaire

De très anciens textes comportent des allusions à des tours de magie ou de fakirisme: La Bible elle même nous parle des miracles de Moïse et de ses confrontations avec les magiciens de Pharaon: L'eau changée en vin, le bâton transformé en serpent (un classique du fakirisme). Les premiers vrais écrits historiques qui mentionnent un tour de magie datent de l' Egypte ancienne. Une scène représentant le jeu des muscades et des gobelets datant d'environ 2500 av. J.C a été retrouvée sur l'une des parois du tombeau de Beni Hassan. De même, la première trace écrite d'un spectacle magique est mentionnée dans le Papyrus Westcar. La magie semblait être utilisée par les prêtres pour crédibiliser les pouvoirs de Pharaon sur les "simples mortels" et simuler des dons surnaturels (techniques de mécanique sablonneuse pour arrêter des fontaines à volonté ou ouvrir des portes de temples comme par magie...). A la même époque en Chine (entre 2700 et 2500 av. J.-C), on présente déjà le fameux tour des anneaux chinois, ces cercles de métal que les magiciens semblent enclaver et désenclaver à volonté. On retrouve également une description du jeu des gobelets dans une lettre du rhéteur grec Alciphron (200 ans après J.C.)

Les Premiers Livres


Ce n'est qu'en 1584 qu'un livre est enfin publié sur l'art de la magie: The discovery of witchcraft (La découverte de la sorcellerie) de Reginald Scott. L'auteur analyse pour la première fois les tours de magie et tente de réfuter toutes les superstitions y attenant. Ce livre marque un tournant dans l'histoire de l'illusion car il propose de faire la distinction entre Tours d'adresse et Sorcellerie. C'est dans le but de convaincre le roi d'Ecosse Jacques 1er qu'il est injuste de condamner des gens qui ne sont que des amuseurs, que Scott y décrit les secrets de plusieurs tours: Cordes, papiers, monnaies et même un effet de décapitation. Bien que ce livre soit publié dans le but de protéger le public des charlatans, il obtient l'effet inverse: Le grand public de l'époque est composé de gens trop pauvres pour pouvoir s'acheter un livre et beaucoup ne savent même pas lire ! Les seuls qui peuvent en tirer avantage sont les riches... et les faux devins ! Résultat: Jacques 1er ordonne de brûler tous les livres... et les sorciers avec !

La même année en France, un livre est publié sur le même sujet: "La première partie des subtiles et plaisantes inventions" par J. Prevost. On y dévoile des secrets et l'auteur propose de remplacer le terme de magie par Physique amusante: Magie est un mot trop équivoque qu'on apparente facilement à sorcellerie. La Physique amusante devient alors un divertissement de salon très apprécié. L'influence du livre de Prevost associée au à la mode de l'esprit scientifique de l'époque décide beaucoup de magiciens à prendre le titre de physicien ou pratiquant la Physique amusante.

Retour en Angleterre début 17ème siècle, où sont publiés les premiers ouvrages sur l'art magique: "The art of Conjuring" en 1612, puis "The art of Juggling, or legerdemain" de Samuel Rid en 1614. En 1634 le premier ouvrage qui détaille avec précision comment effectuer les tours qui y sont décrits est publié par un certain Hocus Pocus: Formule magique employée comme Abracadabra - - Pseudonyme d'un magicien anglais qui publie en 1634 en Angleterre un traité The anatomy of legerdemain : The art of Juggling. C'est le premier ouvrage qui détaille vraiment comment réaliser les tours qui y sont décrits" Hocus Pocus dans un traité intitulé "The anatomy of legerdemain: The art of Juggling".

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Réactions

Merci E-magie...nation. En français, on doit encore pouvoir se procurer la version "light" de la "Petite Histoire illustrée de la Prestidigitation" de Max Dif.

il y a 13 ans

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